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Le préjudice esthétique temporaire

Le préjudice esthétique temporaire

Lors de la visite du médecin expert qui permet de dédommager une victime d’un accident, un poste de dégâts est très souvent emporté à la hâte : dommages esthétiques temporaires. Cette ligne du rapport médical implique des changements physiques et des changements visuels purs de la victime avant la consolidation. Curieusement, c’est le seul élément de préjudice corporel que les avocats ne chercheront pas à négocier. Alors, quel est le point et pourquoi votre avocat n’insiste-t-il pas ?

Qu’est-ce que le préjudice esthétique temporaire ?

Il est classé dans la catégorie des dommages extra-patrimoniaux temporaires. Après un accident corporel, le corps de la victime est bouleversé. Il a subi des dommages qui mettront un certain temps à disparaître. Membres abîmés ou tordus, visage enflé, bandages, victime alitée lors de son hospitalisation… Toutes ces affections visuelles entrent dans des préjugés esthétiques temporaires. Il comprend également tous les accessoires temporaires qui ont imposé une nouvelle image de son corps, notamment la canne et le fauteuil roulant. Ces dommages concernent donc exclusivement les dommages visuels au corps de la victime. On parle de dommage temporaire car on peut conclure, lors de l’examen médical, qu’il a disparu après la consolidation de l’état de santé de la victime.

Ce que n’est pas le préjudice esthétique temporaire

Pour comprendre pourquoi ce désintérêt pour les dommages esthétiques temporaires, il faut aussi voir ce qu’il ne couvre pas. Le processus d’indemnisation implique une évaluation de tous les dommages subis. Cependant, dans la nomenclature Dintilhac, de nombreuses positions comptent plus que l’esthétique temporaire.

Exemple d’un accident de la route

Prenons l’exemple d’une victime d’un accident de la route qui a dû voyager en fauteuil roulant pendant trois mois avant que sa santé ne se consolide. Ce moyen de déplacement sera également pris en compte pour d’autres raisons : pour l’évaluation de l’inconfort temporaire, l’aide d’un tiers, divers frais ou frais médicaux, également en termes de souffrance endurée… Et enfin dans le préjudice esthétique temporaire et définitif. La victime elle-même a rarement le réflexe de se plaindre, lors de l’évaluation de son parcours de récupération, de son apparence en fauteuil roulant. Elle se concentre naturellement sur ses souffrances, l’embarras physique causé, les bouleversements dans sa vie privée, etc. Et le médecin aussi.

Casse-tête à chiffrer

Une particularité de cet élément de dommage réside dans la difficulté générale à le quantifier. En théorie, le médecin devrait évaluer les dommages esthétiques temporaires avec un score de 0 à 7, comme pour les dommages esthétiques permanents. Cependant, à l’échelle de la vie (dommages extra-patrimoniaux permanents), il est déjà très compliqué de quantifier l’impact esthétique et visuel de l’accident sur la vie de la victime. Se déplacer en fauteuil roulant est néfaste, il affecte vos conditions de vie, votre plan de vie, vos activités quotidiennes, votre pratique d’un sport, etc. Mais encore une fois, chaque mission sera compensée pour un dommage différent. L’esthétique vient en dernier et, si elle est compensable, elle vaudra une somme dérisoire par rapport aux autres. Le calcul est encore plus compliqué lorsqu’il s’agit de réduire cette indemnisation en dommages temporaires. Au mieux, elle équivaut à quelques milliers d’euros, pour les cas les plus graves. Une somme dérisoire au vu de ce que peut réclamer la victime d’un tel accident.

Ne pas se tromper de combat

Il y a eu une altération physique et les assureurs sont souvent prêts à la reconnaître. Mais s’ils n’ont pas pris en compte les dommages cosmétiques temporaires dans leur offre d’indemnisation, il n’est pas dans l’intérêt de la victime de le réclamer. Jetons un œil à un serveur qui a subi un accident et qui souffre de boiterie depuis. Il a dû marcher avec une canne pendant plusieurs mois avant de pouvoir se débrouiller seul. Après consolidation, sa boiterie persiste, ce qui l’empêche de travailler à nouveau comme serveur.

L’inaptitude au travail plus que l’esthétique

Dans son offre d’indemnisation, la compagnie d’assurance n’a pas reconnu cette impossibilité de retouches ni les dommages esthétiques temporaires. La victime fait alors appel à un avocat spécialisé dans les lésions corporelles, et c’est sur l’inaptitude au travail que l’avocat pariera dans la négociation et/ou au tribunal. S’il commet l’erreur de se battre pour obtenir une indemnisation des dommages esthétiques temporaires, il s’engage dans des négociations qui rapporteront très peu à la victime, soit quelques centaines d’euros, alors que l’indemnisation au titre des autres dommages pourrait s’élever à plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros. Alors, ne vous trompez pas.

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